Derniers regards
Festival d’Avignon 2010
G Costaz
Dans le off, il y a bien des spectacles formidables. On retiendra, au gré d’un parcours qui est bien loin d’être complet, quelques grandes réussites : L’Instant T d’Antoine Lemaire (Présence Pasteur, 14 h 25), Pardon, Platon d’Yves Cusset (Espace Alya, 14 h 10), Moby Dick de Jonathan Kerr (Petit Chien, 14 h 15), Le Piston de Manoche (Emmanuel van Cappel) au Petit Louvre (11 h), La Chute d’après Camus (il y en a trois adaptations ! Nous avons vu celle, remarquable, par Raymond Vinciguerra, jouée par l’étonnant Philippe Séjourné, théâtre du Rempart, 17 h 10), Richard III (ou presque) de Timothy Dally, Abilifaïe Léponaix de Jean-Christophe Dollé (Rempart, 21 h 50) et Fuck you Eu.ro.pa de Nicoleta Esinencu (Utopia République, 11 h). Saluons aussi La Famille Aimé d’après le roman de Nicole Sigal (Ateliers d’Amphoux, 20 h 15) : toute une famille sous le regard acide de l’auteur et du metteur en scène Anne Sigaud et dans le jeu férocement drôle d’une bande d’acteurs au jeu juste et décapant. Pour finir, le personnage le plus étonnant du off pourrait bien être Jeanne Béziers qui interprète et chante une œuvre de son cru, Monstres (théâtre des Corps Saints, 13 h 30). En scène avec un contrebassiste en jupe, Stéphane Diamantakiou, elle incarne une femme qui conte ses rêves, tous liés à la monstruosité. L’inspiration est un peu trash, joyeuse, inventive, d’une vraie qualité littéraire. A chaque rêve, Jeanne Béziers se métamorphose : femme effrayante, animal mythique, séductrice au glamour hollywoodien… Les chansons, dont les musiques sont de Martin Béziers, sont des coups de poing et des caresses. Si le show-biz avait du goût, il propulserait Jeanne Béziers en haut des affiches. Elle féconde et renouvelle par une poésie personnelle l’imaginaire de la BD et du fantastique contemporain.
Le jeudi 29 juillet 2010
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